Pour les curieux d'actualité internationale et de reportages réalisés sur le terrain, loin de chez vous. Parce que pour savoir, il faut aller voir. Une fois la semaine. Que l'essentiel.
Quelques clés sonores pour mieux comprendre ce qui bouscule notre monde.
L’armée israélienne intensifie ses opérations sur Rafah, dans le sud de la bande de Gaza et ordonne encore aux civils de fuir. La ville est identifiée par l’État hébreu comme le dernier bastion du Hamas. Selon l’ONU, plus d’un million de civils y sont toujours réfugiés, la plupart dans des conditions très précaires.
Les groupes humanitaires s’alarment parce qu’Israël a fortement restreint le flot d’aide pouvant entrer dans la bande de Gaza. “Le seul hôpital de terrain (encore en fonction) est en train d’être évacué”, indique Andrey Mc Mahon, une pédopsychiatre qui a travaillé sur place pour Médecins sans frontière.
Des Palestiniens fuyant Rafah après le début de l'offensive israélienne sur la ville. Le 9 mai 2024. Photo: Mohammed Salem / Reuters
Le lourd bilan civil de cette opération militaire continue de préoccuper le gouvernement américain. Joe Biden a haussé le ton et menacé de ne plus livrer d’armes offensives à Israël. Il s’agit de “mettre la pression plus ouvertement car la pression à huis clos (sur le gouvernement israélien) n’a pas fonctionné jusqu’à présent”, souligne Howard Gold, qui ajoute que le président américain est aussi préoccupé par l’impact de ce conflit sur l’électorat démocrate et ses chances de réélection à l’automne.
Cette menace ajoute à la pression sur les épaules du premier ministre Netanyahu, coincé entre les demandes de l’allié américain et les souhaits de la droite dure israélienne qui forme une partie importante de ses appuis. “La réalité politique en Israël est un obstacle à une sortie de cette guerre”, croit Piotr Smolar.
Christian Noël explique pourquoi le Canada se dit prêt à reconnaître l’État palestinien sans l’accord préalable d’Israël. Ce subtil changement de ton diplomatique est un signal de plus d’un malaise grandissant en Occident face à Benjamin Netanyahu. Il est “en train de bloquer de façon inacceptable tout parcours vers une solution à deux États”,selon les mots du premier ministre Justin Trudeau.
🇷🇺 François Brousseau dresse le portrait d’une Russie de plus en plus conservatrice, un pays où le tiers des dépenses vont à l’armée, ce qui serait “sans équivalent ailleurs dans le monde”.
Yanik Dumont Baron
Journaliste à Radio-Canada, le diffuseur public canadien. Ancien correspondant en Europe et aux États-Unis. Il reste encore quelques pages à mon passeport...