Haïti contemple le gouffre
Quelques clés bien sonores pour mieux comprendre ce qui bouscule l'actualité internationale.
Les violences ont repris à Port-au-Prince, la capitale d’un Haïti qui n’est plus un État fonctionnel. L’accalmie suivant l’annonce du départ du premier ministre Ariel Henry n’aura duré que quelques jours. Le politicien peu aimé est toujours en place; les gangs imposent encore leur loi sur la population et les hôpitaux.
Comme lors du coup d’État de 2004 qui a chassé Jean-Bertrand Aristide du pouvoir, le sort du pays demeure suspendu aux tractations politiques et aux jeux de coulisses entre les puissants.
La création d’un conseil présidentiel tarde. C’est pourtant la pièce centrale de l’accord destinée à créer un gouvernement provisoire et tenir des élections. Henri-Paul Normandin estime qu’il sera “très difficile de dégager des consensus” car l’opposition est très divisée. Elle compterait plus de 100 partis rivaux.
Sans gouvernement provisoire, pas de policiers kenyan pour aider à rétablir l’ordre dans une capitale dominée par les gangs, souligne François Brousseau. Les armes font toujours partie de l’équation politique.
En l’absence de mouvement politique, et devant une situation qui semble sans issue, les Haïtiens désespèrent. “Il n’a pas d’espoir … on attend le destin, explique Jean Daniel Sénat, journaliste au Nouvelliste.
“La peur est partout, les quartiers sont fermés” par des barrages qu’on érigé les citoyens pour prévenir les attaques de gangs, détaille Gotson Pierre. Le directeur, AlterRadio Alter Presse évoque “un cauchemar” qui dure depuis près de trois ans. “La police on ne la voit pas beaucoup.”
En bref
L’aide humanitaire entre toujours au compte-goutte dans une bande de Gaza, affamée par plus de 160 jours de bombardements. Sur place, Ramu Abu Jamus évoque l’ambiance durant ce pénible ramadan.
Rania Massoud nous emmène dans un Liban victime collatérale du conflit entre Israël et les Palestiniens.
“Ça fait presque trois ans qu’il ne pleut pas sur la Catalogne”, explique Tamara Alteresco, après avoir suivi une procession religieuse priant pour que l’eau tombe sur une région désespérant à l’approche de l’été.
Bon nombre de Russes ont participé à un simulacre d’élection destinée à donner une certaine légitimité au décisions de Vladimir Poutine. Surveillez le taux de participation, explique Sylvain Tronchet. Cela pourrait nous informer sur l’apathie des électeurs dans un système “totalement verrouillé” par le pouvoir.
Vous connaissez Temu? Il y a des parts sombres chez ce géant chinois de la vente en ligne, géant qui pourrait bousculer nos habitudes de consommation, avance Sandrine Prom Tep.
On veut en savoir plus
🌏 Quelles tendances mondiales inquiètent vraiment le monde du renseignement américain? (Reuters)
🇷🇺 Par quelles routes commerciales la Russie contourne-t-elle les sanctions occidentales? (NYT)
🇰🇵 En quoi le régime nord-coréen n’est pas celui des préjugés occidentaux? (Rest of the World)
🇬🇧 Qu’est-ce que cette “plus grande erreur judiciaire” de l’histoire britannique? (Le Devoir)
🇺🇸 Pourquoi les “ventanitas” de Miami sont-elles si importantes (et si populaires)? (Axios)
